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A la mine !

lundi 3 janvier 2005

Aujourd’hui retour au boulot, alors fini de rire, charmante Elvire.

Cours à 8 heures en plus ; ce qui constitue à mon sens l’aboutissement tangible de siècles de raffinement en matière de perversité.

Mais n’anticipons pas, car pour bien saisir tout le sel de l’affaire, il convient de revenir à hier soir...

Un seau d’eau ! Mon royaume pour un seau d’eau !

01h00 : Je tourne et retourne dans mon lit sans parvenir à m’endormir. Stress de la rentrée ? Que Nenni ! que nenni ! Horloge biologique déréglée. C’est grave docteur ? Ben, une semaine à se couche à 2h du mat’ au plus tôt (sans compter les libations aussi tardives qu’arrosées), forcément ça laisse des traces...
Enfin bref, j’en suis là, à me demander si je ne vais pas m’assomer contre le mur à grand coups de tête pour m’endormir un bon coup quand de légères plaintes accompagnées de gémissements assez peu équivoques me parviennent. Oh non ! Mes voisins du dessus (qui d’habitude sont parcimonieux dans l’exercice) ont justement décidé que ce soir, c’était **leur** soir. « Tu vas voir chéri, cette nuit, je te fais le grand jeu : "Le cierge qui grossit dans la main", "La guimbarde en folie", "Le mille-pattes curieux" et en prime, si t’es sage, je te ferai aussi "Le bandonéon du père Léon", pour peu qu’on pousse un peu le placard de l’entrée... ».
Les filigranes qui servent de cloison dans cette résidence ne m’ayant pas permis d’échapper à ce torrent libidineux, je fus contraint de suivre la progression de l’affaire jusqu’à son terme. No comment.

Oh nooonnn, déjà...

6h30 : Je hais Haydn. J’ai toujours haï Haydn, mais à 6h30 plus encore.
Renseignement pris (ce soir, parce que sur l’instant...) c’était la Symphonie n°101 en ré M, "L’horloge". Je me demande si les programmateurs de France Musiques ont suivi un stage intensif de domination chez Maîtresse Jessica pendant les vacances ou si c’est les fêtes qui ont pu avarier à ce point leur sens de l’humour.

8h00 : Amphi à moitié vide (ben tiens, pas folles les guêpes). Je commence mon cours en résistant à l’envie de me coucher par terre pour dormir. J’émmerge vers 9h00.

...et la santé surtout, hein !

10h00 : Retour au bureau. Cérémonie des condoléances voeux. Très intéressant. Surtout sur le plan ethno ?socio ?entomo ?logique :
-  celui qui te souhaite une bonne année parce qu’il faut bien sacrifier à la tradition mais bon, entre nous, hein, toutes ces conneries...
-  celui qui est super content de te souhaiter une bonne année parce que ça lui fait un truc à te dire,
-  celui qui veut absolument que tu manges la moitié de la boîte de chocolats qu’il a amené (« Tu verras, ils sont super bons... ») alors que tu envisages à peine de bientôt commencer à digérer le dernier réveillon,
-  celui qui ignore totalement la chose (« J’ai autre chose à foutre ! Je bosse, moi ! »),
-  celui qui te dis « Meilleurs Voeux ! » mais pour lequel, toi, tu entends distinctement « Va te pendre ! »,
-  le chef qui n’est pas venu. Probablement pour couper court à toute marque de sollicitude (pas bon, ça, avec le petit personnel).

Le reste de ma journée fut occupé à me dire “Vivement ce soir qu’on s’couche...”. D’ailleurs, j’y vais.

Ah oui, tiens, au fait « Bonne Année ! »

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