Je suis... malaaaaa-de. Complètement... malaaaaaa-de...

Enfin non, pas complètement, mais je suis pas au top quand même... J’en suis à ce stade où on sent qu’on a attrapé quelque chose, où on sait qu’on va être malade, mais où on ne se doute ni de l’ampleur, ni de la durée de la maladie. Très angoissant, quand on y pense.

En attendant que la maladie se revèle, c’est paracétamol et repos intensif. J’espère que tous les petits micro-organismes à vocation défensive de mon corps sont en forme, parce que je vais avoir besoin d’eux... Alors, j’essaie de les motiver. Je leur promets de prendre soin d’eux. D’arrêter de les submerger de nicotine et de cholestérol. Je leur dit que je les aime. Qu’ils sont beaux avec toutes leurs mitochondries multicolores et leurs flagelles qui flottent au gré du courant lymphatique. J’essaie même de faire naître entre eux une saine émulation, par exemples lymphocytes B contre lymphocytes T, je joue les pom-pom girls tantôt pour un camp, tantôt pour l’autre : « Allez les B ! Allez les B !... », puis, après avoir habilement travesti ma voix : « Allez les T ! allez les T !... ». J’en appelle à leur orgueil d’organisme unicellulaire. « C’est notre corps ! On est chez nous, OK ? alors on va pas se laisser marcher sur les flagelles, nom d’un petit ribosome ! On va les bouffer tout crus ! Vous m’entendez les globules ? ». Enfin bref, tous les moyens sont bons pour mobiliser toutes mes défenses immunitaires.

J’espère que tous ces efforts porteront leurs fruits. En attendant, je retourne au lit. Je ne vous embrasse pas, mais le cœur y est.