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La destinée ne badine pas avec les bons points

mercredi 6 avril 2005

Cette assertion à caractère philosophico-méditatif aura certainement de quoi surprendre les plus assidus de mes lecteurs, les modestes opuscules que je distille au gré des vents comme la première icône de Larousse venue ayant généralement un caractère superficiel clairement établi assorti d’une inutilité tout aussi notoire que revendiquée.

Il n’en demeure pas moins que parfois, certains événements apparemment fortuits nous interpellent quelque part au niveau du vécu comme on disait quelques années auparavant pour faire "in" et qu’on ne dit surtout plus aujourd’hui parce que c’est terriblement "out" mais qu’on redira probablement bientôt pour faire "in" à nouveau (revival staïle).

Il y a quelques jours, alors que je regagnais mes pénates après une dure journée de labeur, embesognée comme à l’habitude par la tyrannique nécessité de gagner mon pain quotidien, je décidai, tout à fait inopinément de ne pas emprunter la voie de bus me permettant d’éviter la longue file des inconséquents qui ont tous la détestable idée de se retrouver sur la route en même temps que moi, tentant par tous les moyens de rejoindre la rocade [1], tout aussi embouteillée, mais comme moi je ne la prends pas, je m’en bats l’œil et le bon : celui qu’on doit ouvrir. Or je dois bien avouer qu’en tant que vrai rebelle de l’ère moderne abonné à Paris-Match, j’emprunte quasi-systématiquement ladite voie de bus. C’est mal, je sais et cela me couterait probablement le salut de mon âme si je ne m’abstenais, prévoyant que je suis, de tout boogie-woogie avant de faire mes prières du soir. Exceptionnellement, je cheminais donc au ralenti sur la voie normale. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, après avoir parcouru seulement quelques centaines de mètres, deux aimables représentants de la maison poulaga qui arrêtaient inconditionnellement tous les dangereux terroristes empruntant la voie réservée. « Bonne pioche » me dis-je in petto [2]. Et je terminais le court trajet jusqu’à ma modeste demeure en me congratulant abondament pour cette heureuse initiative.

L’affaire aurait pu en rester là. Mais le destin ayant un grand sens de l’équité, cette faveur qu’il m’accorda (dans un instant d’égarement selon toute probabilité) ne resta pas longtemps sans compensation aussi désagréable à mon encontre qu’exemplaire dans son ardeur. Aussi ma journée du lendemain fut-elle entièrement placée sous le signe de la maffre la plus absolue : j’enchaînai avec une remarquable constance les petits concours de circonstances défavorables aux allures anodins et auxquels on ne prête guère attention lorsqu’ils se produisent isolément mais qui vous pourrissent carrément la vie lorsqu’ils se succèdent avec l’obstination d’une présentatrice de la météo à faire de la télé coûte que coûte. Par pure bonté d’âme je vous épargne l’inventaire circonstancié des mauvais choix, et autres petits manques de chance qui furent mon lot ce jour-là mais sachez que mon ego s’en trouve aujourd’hui encore fort marri.

Cette historiette mériterait certainement
Une morale. Mais de morale n’en ayant deux sous,
Je vous laisse le soin de la tirer du néant
Et de toujours la conserver par devers vous.

[1] à Toulouse, le périph’ s’appelle "la rocade", la mairie s’appelle "le Capitole" et les filles sont plus belles qu’ailleurs. C’est comme ça, me demandez pas pourquoi.

[2] le petto est une langue que je suis le seul à parler. D’ailleurs, je ne la parle qu’avec moi-même.

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  • > La destinée ne badine pas avec les bons points
    6 avril 2005, par 3 couteaux
    Tu aurais du choisir le Mossad ... :op Ou passer un examen de taxi (tu pourrais rouler dans les couloirs de bus ...) CQFD Je repart comme une tornade chez lola ... :) et je ronronne de plaisir ...(de lire le reste de ta destinée ...)
    • > La destinée ne badine pas avec les bons points
      6 avril 2005, par 3 couteaux
      je peux pas résister ... l efficacité en action (réaction ...) http://actualite.free.fr/actu.pl ?doc=insolite/3_2005-04-06T0954_FAP6060.xml
    • > La destinée ne badine pas avec les bons points
      8 avril 2005, par jMax
      Impossible pour moi de faire taxi : j’ai pas mon permis ;-)
      • > La destinée ne badine pas avec les bons points
        8 avril 2005, par 3 couteaux

         :)

        Les chauffeurs de taxi, c’est pas le Pérou ! [2005-04-07 14:12]

        LIMA, Pérou (Reuters) - De nombreux chauffeurs de taxi péruviens présentent des tendances psychopathes, révèle une étude universitaire. Environ 40% des 640 chauffeurs de taxi et conducteurs de bus interrogés par l’Université de San Marcos de Lima, souffrent de problèmes psychologiques et montrent des tendances psychopathes, telles que l’agressivité, l’anxiété ou une attitude antisociale, peut-on lire. "Les conducteurs n’éprouvent aucune culpabilité lorsqu’ils blessent ou renversent un piéton", ajoute l’étude. Les accidents de la route font chaque année des centaines de victimes au Pérou. Dans les trois derniers mois de 2004, au mois 85 personnes ont été tuées dans des accidents, selon les chiffres de la police. Les chauffards ne sont que rarement poursuivis.

  • > La destinée ne badine pas avec les bons points
    6 avril 2005, par LudovicD | URL

    "Le petto est une langue que je suis le seul à parler. D’ailleurs, je ne la parle qu’avec moi-même." ?

    Ca tombe bien : tu es sans doute le seul à la comprendre aussi.

    J’ai des amis avec lesquels j’ai le même problème : tous les samedi soirs, ils se réunissent pour fumer la moquette et après ils se parlent "in pété". Eh bin, je comprends rien non plus.

    • > La destinée ne badine pas avec les bons points
      8 avril 2005, par jMax
      Ce qui tendrait à prouver que tout le monde parle in pet-to-ou-tard
      • > La destinée ne badine pas avec les bons points
        8 avril 2005, par LudovicD | URL

        Waf ! C’est vrai qu’à force de sniffer les pet-ales... on a la pet-oche pour ses pet-ons !

        (A part ça, bonne question de Catwoman. Ca marche pour les garçons aussi ? Les déménageurs bretons sont moisn chers que les chirurgiens plastiques, alors ça m’intéresse.)

  • > La destinée ne badine pas avec les bons points
    8 avril 2005, par catwoman
    Ca c’est la loi du yin et du yang, tu ne peux pas avoir de la chance 2 jours de suite. C’est normal, faut quand même pas être trop exigeant non plus. L’économie de l’amende que tu aurais eue et bien tu l’a payée en petits tracas le lendemain mais sans débourser un centime. Puis le petto accentue l’effet yang du lendemain, alors abstiens toi. Euh, si je viens habiter à Toulouse, je serais moins moche ?
    • > La destinée ne badine pas avec les bons points
      8 avril 2005, par jMax
      Et oui, mais tu me connais : jamais content ! Tout le temps à râler et à me plaindre... Alors petto ou pas, faut bien que je poursuive dans cette voie, sinon tu ne me reconnaîtrait plus ;-) Et puis, je sais que tu es là pour me rappeler les vérités essentielles.
      Quand à venir habiter à Toulouse, je ne dirais qu’un mot : Chiche !
  • > La destinée ne badine pas avec les bons points
    8 avril 2005, par Folie Privée | URL
    Ca c’est de la note ! :)
    • > La destinée ne badine pas avec les bons points
      8 avril 2005, par jMax
      Hein ! T’as vu ça un peu ? Avec les alexandrins à la fin et tout et tout...
      non, y’a des fois, je m’étonne moi-même... (surtout par la vacuité abyssale de mes propos... :-) )