L’effet papillon dans ma tête
La plupart des gens voient en moi un gentil garçon sans histoire. Je suis propre sur moi, correctement habillé, je dis bonjour aux gens et je ne prends jamais de dessert à la cantine. Je laisse croire à qui veut l’entendre que j’ai une vie sociale. En un mot, je suis parfaitement intégré. Et pourtant, s’ils savaient...
A vous qui ne me connaissez pas, je peux le dire : en fait, je suis un espion du KGB qui ne sait pas encore que le mur de Berlin est tombé [1]. Ma vie actuelle n’est que la première phase d’un plan soigneusement ourdi il y a fort longtemps par mes anciens maîtres. La phase d’immersion. La plus longue et la plus difficile, celle qui consiste à me faire oublier en attendant mon heure. Et cette heure viendra. Bientôt. Mais même vous qui êtes désormais au courant serez impuissant à endiguer le flot du volcan une fois sa violence déchaînée. Oui, en vérité, je vous le dis, le monde n’a pas fini d’entendre parler de moi. Car un jour, alors que rien ne le laissera présager, je passerai à l’action : je reprendrai deux fois du dessert à la cantine ! Oui, deux fois. Et à partir de là tout s’enchaînera : d’abord mes collègues seront intrigués devant cette attitude si inhabituelle ; ils se poseront des questions, en débattront longuement entre eux et cela finira par les déstabiliser. A tel point que leur travail s’en ressentira. Modérément d’abord, mais petit à petit, la question se faisant plus obsédante, ils ne trouveront plus de repos ; ils passeront leur temps à se demander ce qui m’a amené à cet acte insensé. Alors ils en parleront autour d’eux, cherchant des réponses et la question se répandra bientôt dans toute la fac, puis dans toute la ville. L’affaire occupera tous les esprits, amenant chacun à se poser **la** question. On entendra partout « Il a pris deux fois du dessert !!! », « Lui qui n’en prends jamais », « Qu’est-ce que ça veut dire ? », « Moi ça me fait peur, tout ça... ». L’effet boule de neige, dans son élan incoercible, amènera bientôt les premières répercussions sensibles à l’échelon national : baisse du moral des ménages, chute de la productivité. Et puis tout ira très vite : la une du 20 heures, un premier crack à la bourse de Paris, entraînant Francfort, puis Londres, puis toute l’Europe. Les licenciements massifs seront légion et les files de miséreux quémandant leur survie à la soupe populaire ne cesseront de s’allonger. Inflation, dévaluation, dépression, tout est prévu. Planifié. Inévitable. Par les mécanismes de la mondialisation, l’Europe entraînera à leur tour l’Amérique et l’Asie dans le tourbillon impétueux de son anéantissement, et le monde occidental, déstabilisé, courra à sa perte pour ma plus grande joie : je verrai enfin la chute de cette civilisation occidentale que j’abhorre.
Bon, en attendant, faut encore que je fasse une lessive, parce que j’ai rien à me mettre demain, moi.
[1] Puisque je vous dis que je ne le sais pas encore !! Arrêtez de m’embêter avec ça !!
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> L’effet papillon dans ma tête4 avril 2005, par jMaxComment ça, tu le savais ? T’es du KGB aussi ? Ou bien tu savais que j’avais plus rien à me mettre pour demain ?
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> L’effet papillon dans ma tête5 avril 2005, par Folie Privée | URLNan pas du KGB. Je suis le fantome de ton placard.
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> L’effet papillon dans ma tête5 avril 2005, par jMaxAh ben je te félicite pas ! T’as vu c’te zone dans ce placard ?!? Tu pourrais mettre un peu d’ordre de temps en temps quand même, tu crois pas ?
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> L’effet papillon dans ma tête4 avril 2005, par LudovicD | URL
Trop tard !
Ce matin, moi, j’ai pris *deux* cafés !
Nyaaayayayayarrrrkkk ! (Y’a pas de smiley pour signifier "rire démoniaque de savant fou" ?)
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> L’effet papillon dans ma tête5 avril 2005, par jMaxCeci dit, "Nyaaayayayayarrrrkkk !" c’est pas mal explicite aussi...
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> L’effet papillon dans ma tête4 avril 2005, par ph& | URLen même temps c’est dur de résister a la farandole des desserts a la CIa nous suivons des stages intensifs de résistance spéciale cantine là est notre suprématie vous aurez jamais les mêmes spice de bolchévique aux chaussettes puantes
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> L’effet papillon dans ma tête5 avril 2005, par jMaxMais alors, ils disent que des bêtises dans "Le silence des agneaux"... Moi je croyais que l’entraînement de la CIA, c’était juste courir et puis courir et encore courir... D’ailleurs, c’est pour ça que j’ai choisi le KGB... (et puis aussi parce qu’on a des réducs pour le ciné)
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> L’effet papillon dans ma tête5 avril 2005, par jMaxHannibal Lecter, qui aime tant les gens de ont bon goût (surtout la cervelle), me signale que ce n’est pas la CIA, mais le FBI qui lui cherche des noises sans discontinuer. Autant pour moi, Hannibal... Tu pourrais recracher mon oreille maintenant ?
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c’est donc de toi qu’on m’a parlŽ hier !!! C’est arrivŽ jusqu’en Bretagne cette histoire ! Maintenant, a cause de toi, il y a des abrutis qui crient a l’independance de la rŽgion, yen a qui courrent partout en criant : "jmax a pris deux desserts a la cantine ! c’est la fin du monde !". Ya des prophetes qui se font du pognon sur le dos des braves gens qui croient qu’ils vont mourir et j’en passe... Tu as tout chamboulŽ ici, bravo ! Trop cool.
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> pinaise !5 avril 2005, par jMaxAh ben je vois bien que tout est chamboulé... jusqu’aux accents dans ton message !!! Mais ce n’est que le début !!! L’armageddon du néo-libéralisme est en marche !!! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (rire sardonique tout autant que caverneux)
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> L’effet papillon dans ma tête6 avril 2005, par catwomanM’étonne pas de toi ça ! t’aurais pas choisi la CIA, tant pis pour toi, les espions de la CIA et ben, eux, au moins ils ne font pas leur lessive. Ils ont des gens eux et ils prennent du dessert. Gaucho va !!!!!!
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> L’effet papillon dans ma tête6 avril 2005, par jMaxBen j’aurais bien aimé la CIA en fait... J’ai même passé les tests, et tout, et tout, mais quand j’ai été reçu, Bush père qui était le grand patron à l’époque m’a dit « Bienvenu mon fils ». Ouah lui hé comm’ y me traite ! L’insulte étant inadmissible, j’ai changé de camp aussitôt...
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