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La petite maison dans la prairie est-elle responsable de l’exode rural des années 70 et de la désertification des campagnes qui en a résulté ?

 

Cette nouvelle interrogation à laquelle je vous invite à réfléchir séance tenante, prolonge le cycle des questions existentielles auxquelles je me suis donné pour mission de répondre avec brio et maestria [1] de manière à :
-  soulager bien des peines et des tourments de par le monde,
-  apporter un peu des lumières de l’esprit aux masses laborieuses,
-  rigoler un bon coup.

Mais entrons tout de suite dans le vif du sujet, après tout on est pas là pour trier des lentilles. Une analyse systémique de l’énoncé ci-dessus fait immédiatement apparaître l’éventuelle relation de cause à effet que l’on cherche à établir par l’interconnexion du « Pourquoi ? » et du « Comment ? » et éventuellement aussi du « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? », même si c’est plus rare, au grand désespoir des inconditionnels de Jean-Baptiste Pocquelin dit Bozo-le-Clown. Premier élément de cette trilogie à deux : “La petite maison dans la prairie”, feuilleton aussi champêtre que larmoyant ayant bercé les premiers émois pré-pubères de bien des générations et dont la seule évocation est aussi génératrice d’humidité au coin de l’œil que le moustique taquin venu se loger au coin de ce même œil. Pour mémoire, je me permet de vous rappeler que ce feuilleton mettait en scène une petite famille de pionniers dans l’Ouest américain, sauvage et impitoyable comme doit absolument l’être l’Ouest américain que ce soit dans “La petite maison dans la prairie” ou dans “Le Bon, la Brute et le Truand”, bien que ce soit là, à peu près le seul point commun que l’on puisse trouver entre ces deux parangons de la culture moderne. Le ressort dramatique de la série consistait donc à suivre cette petite famille, les Hingals, dans leur combat quotidien avec une destinée badine s’ingéniant à mettre en travers de leur route autant d’embûches, tourments et autres coup fourrés qu’étaient capable d’en imaginer les scénaristes, et ce n’est pas peu dire dans la mesure où plusieurs centaines d’épisodes ont quand même été réalisés ; ce qui donne d’ailleurs une idée assez terrifiante de la perversité de ces gens-là. Pour une parfaite compréhension des tenants et des aboutissants du problème, il est maintenant nécessaire de détailler les membres de la famille Hingals. En premier lieu, on trouve le père, homme rude et fier, cachant sous une carapace de dur au mal sa gentillesse débonnaire. Vient ensuite la mère, femme discrète et travailleuse, parfaite dans son rôle d’épouse volontaire et effacée. L’essentiel des intrigues s’articulait autour de leur trois filles, une grande blonde un peu fadasse, une petite brune au caractère bien trempé qui, si mes souvenirs sont bons, se prénommait Laura, et une toute jeune enfant innocente qui ne servait pas à grand chose si ce n’est à tomber dans l’herbe haute lors du générique de début. Voilà donc la famille Hingals. En tout cas voilà ce que moi j’en sais. Ce qui n’est pas grand chose, je vous l’accorde. Mais cela ne va pas m’empêcher dans parler abondamment, rassurez-vous, tant il est vrai qu’à notre époque, il n’est généralement pas nécessaire d’avoir une connaissance approfondie d’un sujet pour en discourir publiquement : il suffit d’en parler avec assurance. En effet, merveille de la communication moderne, la forme a aujourd’hui définitivement balayé le fond et l’aplomb tient lieu de contenu. Ce qui constitue sans aucun doute l’une des plus significatives avancées de cette science de plus en plus exacte sauf pour les conseillers de Chirac et n’a de cesse de me plonger dans des abîmes de perplexité, je dois bien l’avouer, mais je m’adapte. Enfin, bref, voilà donc notre petite famille Hingals, gavée jusqu’à l’écœurement de bons sentiments, en prise aux affres de tourments métaphysiques aussi préoccupants que de savoir si on le ruban bleu de la robe de Laura sera aussi joli que celui de la fille de l’épicier de la ville voisine qui sont respectivement rose (le ruban) et honnie (la fille de l’épicier de la ville voisine).

L’autre élément essentiel de l’énonce précité est l’exode rural des années 70 et son corollaire direct : la désertification des campagnes qui en a résulté. Si vous n’êtes pas Thierry Roland ou ma belle-sœur, vous devriez en effet savoir que les années 70 furent le théâtre d’un profond bouleversement des habitudes socio-culturelles de nos concitoyens [2], bon nombre de braves paysans gagnant honnêtement leur vie à la campagne ayant eu alors l’idée saugrenue de venir subir le chômage et la précarité dans des banlieues déjà surpeuplées, bien aidés en cela il est vrai par le Crédit Agricole qui se trouva dans le même temps beaucoup trop de clients à gérer et décida du coup d’en mettre quelques dizaines de milliers sur la paille, histoire d’éclaircir un peu les bilans de fin d’année. Nous ne nous étendrons pas plus longuement sur les conséquences de cette mutation sociétale, chacun d’entre nous pouvant en mesurer les effets chaque jour rien qu’en reniflant ce qu’il a dans son assiette.

Et vient enfin la question qui nous préoccupe tous... enfin, je crois. En tout cas, cette question préoccupe nombre de gens très très importants. Et moi. C’est vous dire un peu l’importance de la question ! D’ailleurs, on peut même dire sans détour que c’est une question tabou. J’en veux pour preuve que jamais personne n’a osé la porter sur la place publique. Mais ne reculant devant aucun sacrifice pour apporter ma modeste contribution à l’édifice resplendissant de notre glorieuse société de consommation, je n’hésite pas aujourd’hui, à poser le problème quitte à me valoir l’opprobre des lobbies qui œuvrent dans l’ombre à maintenir la chape de plomb qui pèse sur ladite question. Et pourquoi ? Parce que ça les arrange bien ! Non, je voulais dire pourquoi porter la question sur la place publique ? Ah, pardon... Mais parce que j’estime que c’est là mon devoir, et sans vouloir vous donner de conseil, vous feriez bien de prendre exemple sur moi. Et puis de toute façons, je fais ce que je veux, hein, faudrait voir à pas trop me chercher parce que sinon, je vous plante là et je vais porter la bonne parole (la mienne) en des contrées plus à même d’en saisir toute la subtilité.

Et c’est là qu’intervient un élément capital que je vous avais tu jusqu’alors dans un souci cabotin de préserver mes effets : les bretelles du père Hingals. De fait, il appert [3] que les bretelles du père Hingals constituent le nœud gordien de l’affaire, son cœur en élastomère expansé lavable en machine à 40 degrés maxi parce que sinon ça fond et ça vous pourrit tout le fond du tambour en moins de temps qu’il n’en faut à un entrepreneur pour délocaliser toute sa production en Chine venez pas dire qu’on vous avait pas prévenus. Car renseignement pris auprès des plus éminent bretellologues psychanalytiques, il appert [4] sans l’ombre d’un doute que dès lors qu’un personne normalement constituée a vu les bretelle du père Hingals, elle est à jamais dégoûtée de la vie à la campagne. Oui, je sais, c’est dur mais c’est comme ça. Dès lors, on peut se demander combien de vocations ont, par la faute de ces bretelles disgracieuses, été étouffées dans l’œuf. Ô combien de fermiers, combien de paysans...

[1] que je salue au passage

[2] accommodez en un ou deux mots selon vos goûts

[3] en 1790 Nicolas Appert, met au point la conserve

[4] ce qui ne l’empêcha pas de mourir seul et démuni le 1er juin 1841, comme quoi il aurait mieux fait de jouer en Bourse

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  • > La petite maison dans la prairie est-elle responsable de l’exode rural des années 70 et de la désertification des campagnes qui en a résulté ?
    par Folie Privée | URL
    Je me demande si le pire sont les dites bretelles (trop courtes) ou alors le fait que son pantalon lui remonte (du coup) jusqu’au menton. Ca abime forcément un élément primordial du paysans des plaines sauvages. Qui, de ce fait, ne se reproduit plus. PAF désertification !! Non ?
    • > La petite maison dans la prairie est-elle responsable de l’exode rural des années 70 et de la désertification des campagnes qui en a résulté ?
      par jMax
      Voilà une théorie intéressante. Néanmoins comment aurait-il pu avoir ses trois filles ? Tu n’oserais tout de même pas insinuer que la maman... Rhôôôoooo... cette femme au sourire si doux... à la figure angélique quoique burinée par les rudesses de la vie à la campagne... Si on m’aurait dit ! Rhâlàlàlàlàaaa... On peux plus croire en rien, tiens...
      • > La petite maison dans la prairie est-elle responsable de l’exode rural des années 70 et de la désertification des campagnes qui en a résulté ?
        par Folie Privée | URL
        En fait la mère après avoir pondu Marie, elle a rien fait qu’à se taper Mr Edwards. Comme j te l’dis...
  • > La petite maison dans la prairie est-elle responsable de l’exode rural des années 70 et de la désertification des campagnes qui en a résulté ?
    par catwoman
    En fait Charles a tourné définitivement le dos à sa femme au lit ( sisi dans chaque épisope on le voit ) parce qu’elle ne lui a pas donné un fils et pour résister, il a raccourci ses bretelles, c’était sa vasectomie perso et pas chère. Mr edwards a donc fait la 4ème fille à Caroline et il on arrêté la série parce que l’enfant est né alcoolique avec pif rouge assorti et crado comme son pére. Et puis vous voulez un secret, la Caroline avec ses airs de sainte nitouche, ne vous y fiez pas, je crois qu’avec le père Olson ( l’épicier ) humhumhumhum parce que la mère Olson devait pas lui prêter tous les jours.
    • > La petite maison dans la prairie est-elle responsable de l’exode rural des années 70 et de la désertification des campagnes qui en a résulté ?
      par jMax
      Mais ça forniquait a qui mieux-mieux dans cette série ! Je comprends qu’ils en ait arrêté la diffusion ; quelle mauvaise influence sur nos chères têtes blondes...
  • > La petite maison dans la prairie est-elle responsable de l’exode rural des années 70 et de la désertification des campagnes qui en a résulté ?
    par Ilôtname | Merci !
    Un grand éclat de rire que j’ai fait partager ! Mille fois merci pour ce délice !
    • > La petite maison dans la prairie est-elle responsable de l’exode rural des années 70 et de la désertification des campagnes qui en a résulté ?
      par jMax
      Merci à toi de contribuer à la diffusion de ma prose ;-)